De profundis

Du fond de mon angoisse, j’ai crié vers Toi.
Du fond de ma nuit, j’ai crié vers Toi.
J’ai crié vers Toi… et tu ne m’as pas entendue,
Toi qui n’entends que le silence :
Silence de l’aube,
Silence de la terre écrasée de soleil,
Imperceptible frémissement des feuilles
qu’agite la brise, les soirs d’été.
Silence de la nuit.
Mais comment pourrais-je me Taire, quand
je passe à l’envers le film de cette vie que
Tu m’as donné.
Vanité, vacuité, dérision…
Comment le pourrais-je, alors que je sais
qu’il n’y aura pas de seconde chance,
Et que, jamais, je ne pourrai réparer mes erreurs ?
Comment pourrais-je me Taire devant l’injustice ?
Comment pourrais-je me Taire, quand je vois des bourreaux t’humilier dans
Tes créatures,
Massacrer des innocents,
Et demeurer impunis ?
Comment pourrais-je me taire devant la
souffrance et la mort des enfants ?
« Les jours de l’Homme sont cours et mauvais »
Je sais. Pourquoi ?
Rends-moi l’amour que m’a refusé ma
mère, dès le premier instant où j’ai ouvert
les yeux,
Rends-le moi… et je me Tairai.
Rends-moi la Toute petite fille que Tu as
arrachée de mes bras,
Rends-la moi… et je me Tairai.
Parle-moi… Je crois que je reconnaîtrai
Ta voix ;

Il se fait tard, le soir va Tomber, et
Et je n’ai encore rien fait.

Du fond de mon angoisse, j’ai crié vers
Toi.
Du fond de ma nuit, j’ai crié vers Toi.
J’ai crié vers Toi… et tu ne m’as pas entendue,
Car Tu n’entends que le silence.
Tu es silence.

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