LA PLAGE

A ma mère, Laure de Roquefeuil

J’étais une plage
De sable très doux ;
Et la mer montait,
Montait doucement
Sur le sable chaud.

J’étais une plage
De sable très doux.
Des enfants jouaient,
Et des gens s’aimaient.
De beaux oiseaux gris
Se posaient sur elle…
Et la mer montait,
Montait doucement.

Elle m’épousait,
Et m’épousait toute,
En disant : « Je t’aime »
D’une voix de vent.
Et flottaient les algues
Et les goémons…
Et la mer montait,
Et m’épousait toute.

Elle m’a recouverte.
On ne voit plus rien
Que la mer étale
Qui brille au soleil.
Et les oiseaux gris
Qui s’y reposaient
Se sont envolés…
La mer est étale.

Où sont les enfants,
Où sont les oiseaux ?
Où, les amoureux,
Où, leurs amours mortes ?
Flottent quelques algues
Et des goémons…
Sous la mer étale
On ne voit plus rien.

J’étais une plage
De sable très doux ;
Et la mer montait,
Montait doucement
Sur le sable chaud.

Riom – 8 septembre 1986

Poster un commentaire